Adolescence et secrets de famille

Mélanie Edwards – En librairie le 10 avril 2024 – À partir de 12 ans

À l’occasion de vacances en Grèce, un père et ses deux fils adolescents réapprennent à se connaître et à se parler. Un magnifique voyage émotionnel sur l’eau turquoise de la mer Égée.

Un voyage initiatique

Dimitri et son frère cadet Tom partent en vacances en Grèce avec leur père, Vincent. Ils comptent louer un bateau et voguer d’île en île à travers les Cyclades. L’occasion pour Dimitri de se rapprocher d’un père parfois taiseux. La relation du père et de ses fils va évoluer au cours du voyage, au gré de découvertes et d’évènements inattendus.

Bouleversements intimes

Tous trois vont faire connaissance de Seydou, un migrant venu du Mali à qui ils vont décider de venir en aide. Puis Dimitri va croiser Pénélope, une jeune fille solaire rencontrée sur le chemin. Avec elle, il découvre l’amour, passionnément. Enfin, les deux garçons comprennent que leur père a emmené avec lui le souvenir secret d’un ami, mort des années plus tôt. Sous le soleil de Grèce, soudain, drames et bonheurs se succèdent.

Des thématiques actuelles

L’écriture sensible de Mélanie Edwards restitue avec finesse la beauté des paysages méditerranéens, tout comme l’intensité des émotions des jeunes héros. Les thématiques actuelles et universelles sont traitées avec sensibilité: le premier amour, la difficulté à communiquer, la santé mentale, la douleur de l’exil. Des thèmes chers à l’auteure.

3 questions à Mélanie Edwards

Vous signez un nouveau roman qui creuse vos thèmes favoris : l’adolescence, les relations familiales, les secrets, la nature… Ce sont des thèmes romanesques ?

Ce qui est romanesque, c’est le mélange de tous ces thèmes qui s’entrechoquent. Un roman, c’est comme un puzzle : si on pose une pièce à un endroit, ajoutée à une autre, elle produira une autre scène que si on l’avait posée ailleurs. Dès qu’il y a un décor, un cadre qui sort de l’ordinaire et des gens pour interagir, les histoires commencent ! Dans mon roman, il y a un effet d’appel un peu carte postale : la promesse d’un beau voyage en Grèce, entre « hommes ». Un père, ses deux fils ados, en vacances et pas de mère. La famille a déjà fait un pas de côté, qui dérègle ses habitudes. Le père, Dimitri et Tom sont à l’étranger, en mer, deuxième zone d’inconfort relatif. Les événements qui suivront vont les propulser dans des situations inconnues, qui requièrent leur intelligence, leur humanité, leur ouverture d’esprit. Ils provoquent des miroitements, des éclats de lumière et des trous d’obscurité. C’est ce point de rupture que j’ai cherché, ce moment de déséquilibre qui peut faire éclater les relations ou les faire évoluer autrement.

Le contraste entre le soleil de Grèce et les évènements qui se déroulent dans le roman en accentuent l’aspect dramatique. Pourquoi ce contraste ?

J’avais vraiment envie de travailler ce contraste en effet. Les attentes pour les vacances sont souvent très fortes. L’appel du soleil fait rêver de farniente. Ici, le père voudrait souffler, se reposer, oublier ses problèmes de boulot, tout en retrouvant ses enfants. Les garçons, buller et profiter. Dans mon roman, il y a tout ça : le beau bateau, le soleil, la chance de pouvoir naviguer, qui vient pourtant percuter une autre réalité, grave, poignante et d’une terrible actualité, qui concerne le sort des migrants qui traversent la Méditerranée pour trouver une vie meilleure. La vie est ainsi faite que lorsqu’on a certains privilèges, on peut hélas oublier une partie de la détresse du monde…, sauf quand elle frappe à votre porte. Le contraste surgit du choc de ces mouvements vitaux d’espérance, d’aspiration au bonheur, avec des zones plus sombres, de réalités différentes, de secrets, d’incompréhensions. Dimitri a juste l’âge de comprendre que son père n’est pas une statue. C’est aussi un homme avec une histoire, des parts de silence, de blessures… Et en même temps, Dimitri n’a que seize ans et la vie l’appelle ailleurs. Sa conscience s’éveille, son cœur s’emballe, et il a le droit ! Le temps de l’un n’est pas le temps de l’autre… Leurs réalités s’intercalent.

Votre précédent roman Un été en liberté a fait l’objet de nombreuses rencontres scolaires avec vos lecteurs. Quelle expérience en avez-vous gardé ?

Grâce à la sélection au « Prix des Incos », j’ai visité plus d’une trentaine de classes. J’en garde un sentiment de grande gratitude. J’ai vraiment pu aller à la rencontre de mes lecteurs, saisir ce qui leur avait plu, ce qui les avait dérangés, émus dans l’histoire. Beaucoup voulaient une suite, ce que j’ai pris pour un compliment. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est de constater que l’émotion avec laquelle j’avais écrit ce texte ado était passée, et à quel point elle résonnait en eux. Ces rencontres et échanges ont été un baume, et m’ont beaucoup rassurée. Ce que je cherchais dans la solitude de l’écriture trouvait un écho vivant dans leurs témoignages et leurs questions.

Le mot du libraire

Gaëlle Farre de la librairie Maupetit à Marseille (13) a lu le roman (Chronique à paraître dans le magazine Page des libraires).

« Il y a les îles grecques, le bleu turquoise de l’eau… et il y a aussi le drame des migrants, un père et ses deux fils réunis pour la première fois, sur un bateau, pour une dizaine de jours. Un père taiseux et secret qui a en lui des douleurs du passé. Les garçons vivent dix jours en bateau mais prennent dix ans au compteur ! Après son doux Été en liberté, Mélanie Edwards signe un nouveau roman ensoleillé mais sous tension. C’est l’histoire d’un voyage et de rencontres qui font grandir vitesse grand V. C’est un texte qui dit l’urgence, la beauté et la nécessité de vivre. Maintenant. »

L’extrait

Mélanie Edwards vit à Gentilly, près de Paris. Grande lectrice, passionnée par la littérature pour enfants, l’illustration, le collage et l’image, elle a mené en parallèle de son métier d’éditrice, une activité d’auteure jeunesse et publié vingt-cinq livres, albums, poèmes pour les 4-6 ans parus chez Mila, Kilowatt, Pastel, Albin Michel Jeunesse, La Conteuse Joyeuse. Elle a écrit chez Bayard Jeunesse dix-sept tomes de la série C’est la vie Lulu, de courts romans pour les 8-9 ans. Un été en liberté, son premier roman pour jeunes ados, paru en juillet 2020, a reçu un bel accueil du public. Il a été en sélection pour le Prix des Incorruptibles 2021-2022.

Andrea Serio est né à Carrare en 1973. Illustrateur, dessinateur de bande dessinée, il utilise les techniques du pastel et du crayon de couleur depuis vingt ans et ses dessins ont été exposés lors de grandes manifestations nationales et internationales. Il a illustré des livres pour enfants, des affiches et de nombreuses couvertures de romans, de magazines et de disques.